
En France, en 2006. il dure 99 mnIl est Sortie en salle le :25 octobre 2006.





Michel Ocelot. "J’écris très vite, j’invente les personnages et le scénario images. Je fais cela seul. C’est mon travail de compositeur et de chef d’orchestre. Ensuite, deux assistants me rejoignent. Chacun des 1 300 plans d’Azur et Asmar a un dossier complet qui comprend le cadre, le son, les dialogues... Cette mise en place avec l’esquisse des décors a duré plus de deux ans et demi pour une équipe de huit personnes. Ensuite, nous sommes entrés dans les années de fabrication, à Paris. J’insiste sur cette localisation parce que c’est une de mes satisfactions. C’est très vicieux de toujours donner du travail ailleurs que dans son pays. Les meilleurs interlocuteurs au bout du monde restent au bout du monde et on n’évite pas les pertes de temps et d’énergie. Nous avons travaillé ici, ensemble, en harmonie. Merci à Kirikou dont le succès m’a permis cela."
Devant le film, on oublie bien sûr la technique, mais pouvez-vous nous dévoiler un peu de ce mystère ?
" Le décor est dessiné de manière traditionnelle, au trait sur du papier. Puis des peintres géniaux s’en empare avec leur palette graphique, procèdent à des collages de photos et de matière comme des artistes devant une toile. Concernant les personnages et l’informatique en 3D, on les figure de face, de profil, de dos, etc, et là c’est un sculpteur qui va les faire tourner « dans » l’écran, pratiquer une sorte de ronde-bosse. D’autres corps de métier interviennent pour travailler les articulations des personnages. Les animateurs procèdent aux placements des positions dont une machine va opérer les accélérations et décélérations. Cela demande le contrôle permanent d’une personne qui va passer chaque jour huit grandes heures devant un écran. Viennent aussi perruquières et maquilleuses, bijoutiers et brodeurs. Des gens scrutent chaque image. Nous travaillons comme des moines irlandais et comme des sorciers, c’est-à-dire que nous inventons des choses à partir de rien."

"Jusqu'ici, j'étais un chômeur qui avait du mal à s'en sortir, maintenant je suis l'homme de l'année. Avant, je me pendais aux sonnettes et rien ne s'ouvrait. Aujourd'hui, je n'ai pas le temps de toucher la sonnette, les portes s'ouvrent."
Que vous inspire la guerre que se livrent les studios américains sur le marché du film d'animation ?
"Je suis ravi quand les gangsters se canardent entre eux. Que Disney et Katzenberg se fassent la guerre est très bien. L'hégémonie absolue de Disney est déjà un peu entamée. Les Américains sont à craindre parce qu'ils fonctionnent comme un rouleau compresseur.(...). Kirikou est sorti volontairement en même temps que" Fourmiz "et "Le Prince d'Egypte". Cette conjonction m'a aidé d'une certaine manière et a rendu mon petit succès encore plus étonnant. Disney, même s'il le voulait, n'a pas l'autorisation de montrer un zizi ou un sein. Dans Kirikou, je commence logiquement par un accouchement à l'écran. Il y a vraiment un petit bébé qui sort entre les cuisses de sa maman.(...)
Mon prochain film sera encore moins "politiquement correct" que Kirikou. Et c'est ma force. J'ai aussi le droit d'être moi-même. Avec trois bouts de papier noir, je vous fais croire à diverses choses. C'est bien plus drôle que d'avoir des milliards pour raconter la même histoire."M.Acelot.
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