la ds a été la voiture mythique des années 60, celle des chefs d'Etat, des ambulanciers et des gangsters. Voici la saga d'une voiture d'exception : Le 6 octobre 1955, Citroën dévoilait au Salon de l'Auto sa nouvelle création : la DS 19. Après des décennies de Tractions avant noires, une véritable révolution dans le monde automobile de l'époque (tant en France, qu'à l'étranger). la DS tant sur le point esthétique que mécanique avec ses formes aérodynamiques, sa gamme de couleurs inédites et sa technologie novatrice alliant confort et sécurité représentait tout simplement la modernité.
Construite jusqu'en 1975 à plus d'un million trois cents milles exemplaires, la DS est une voiture de luxe utilisée par les gouvernants, la bourgeoisie et même la police qui apprécie particulièrement ses performances. Car la DS cumule nombre d'avantages, confort, tenue de route, performances, ligne indémodable , à savoir qu’elle représente encore aujourd'hui la France dans tous les pays, elle est exposée au musée d'art contemporain de New York. ou comme le démontre le travail de l'artiste orozco sur la ds...
Les performances exceptionnelles pour l'époque de ce véhicule, feront qu'elle sera engagée en compétition dans de nombreux rallyes tant par l'usine que par des amateurs. L'usine étudiera d'ailleurs des versions dérivées, plus courtes, qui serviront en courses...
L'usine proposera trois modèles : la berline, le cabriolet et le break (ainsi qu'une ambulance), tous trois étant disponibles en version DS ou ID (bas de gamme), et avec les différents moteurs proposés en vingt ans de carrière.
Moteurs qui iront du 1911 cm3 de la Traction monté sur la DS19 jusqu'au 2347 cm3 de la DS23 injection. il existait également de nombreuses versions de coupés et cabriolets. En vingt ans de production, Citroën créera plus de 150 modèles de DS, que l'on peut encore découvrir mais dans leur version miniature.
Le design novateur de la DS, conçu par Flaminio Bertoni en étroite collaboration avec André Lefebvre, un ingénieur issu de l’aéronautique, est illustré à travers trois modèles : une DS 19 Berline, une DS 23Pallas, une DS 20 break.
-La nouvelle Citroën, extrait de Mythologies de Roland Barthes.
"Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. "
"Quant à la matière elle-même, il est sûr qu’elle soutient un goût de la légèreté, au sens magique. Il y a retour à un certain aérodynamisme, nouveau pourtant dans la mesure où il est moins massif, moins tranchant, plus étale que celui des premiers temps de cette mode. La vitesse s’exprime ici dans des signes moins agressifs, moins sportifs, comme si elle passait d’une forme héroïque à une forme classique. Cette spiritualisation se lit dans l’importance, le soin et la matière des surfaces vitrées. La Déesse est visiblement exaltation de la vitre, et la tôle n’y est qu’une base. Ici, les vitres ne sont pas fenêtres, ouvertures percées dans la coque obscure, elles sont grands pans d’air et de vide, ayant le bombage étalé et la brillance des bulles de savon, la minceur dure d’une substance plus entomologique que minérale (l’insigne Citroën, l’insigne fléché, est devenu d’ailleurs insigne ailé, comme si l’on passait maintenant d’un ordre de la propulsion à un ordre du mouvement, d’un ordre du moteur à un ordre de l’organisme)..."
"Il s’agit donc d’un art humanisé, et il se peut que la Déesse marque un changement dans la mythologie automobile. Jusqu’à présent, la voiture superlative tenait plutôt du bestiaire de la puissance; elle devient ici à la fois plus spirituelle et plus objective, et malgré certaines complaisances néomaniaques (comme le volant vide), la voici plus ménagère, mieux accordée à cette sublimation de l’ustensilité que l’on retrouve dans nos arts ménagers contemporains: le tableau de bord ressemble davantage à l’établi d’une cuisine moderne qu’à la centrale d’une usine: les minces volets de tôle mate, ondulée, les petits leviers à boule blanche, les voyants très simples, la discrétion même de la nickelerie, tout cela signifie une sorte de contrôle exercé sur le mouvement, conçu désormais comme confort plus que comme performance. On passe visiblement d’une alchimie de la vitesse à une gourmandise de la conduite.Il semble que le public ait admirablement deviné la nouveauté des thèmes qu’on lui propose: d’abord sensible au néologisme (toute une campagne de presse le tenait en alerte depuis des années), il s’efforce très vite de réintégrer une conduite d’adaptation et d’ustensilité (« Faut s’y habituer »). Dans les halls d’exposition, la voiture témoin est visitée avec une application intense, amoureuse: c’est la grande phase tactile de la découverte, le moment où le merveilleux visuel va subir l’assaut raisonnant du toucher (car le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, au contraire de la vue, qui est le plus magique): les tôles, les joints sont touchés, les rembourrages palpés, les sièges essayés, les portes caressées, les coussins pelotés; devant le volant, on mime la conduite avec tout le corps. L’objet est ici totalement prostitué, approprié: partie du ciel de Metropolis, la Déesse est en un quart d’heure médiatisée, accomplissant dans cet exorcisme, le mouvement même de la promotion petite-bourgeoise." La nouvelle Citroën, extrait de Mythologies de Roland Barthes.
Construite jusqu'en 1975 à plus d'un million trois cents milles exemplaires, la DS est une voiture de luxe utilisée par les gouvernants, la bourgeoisie et même la police qui apprécie particulièrement ses performances. Car la DS cumule nombre d'avantages, confort, tenue de route, performances, ligne indémodable , à savoir qu’elle représente encore aujourd'hui la France dans tous les pays, elle est exposée au musée d'art contemporain de New York. ou comme le démontre le travail de l'artiste orozco sur la ds...
Les performances exceptionnelles pour l'époque de ce véhicule, feront qu'elle sera engagée en compétition dans de nombreux rallyes tant par l'usine que par des amateurs. L'usine étudiera d'ailleurs des versions dérivées, plus courtes, qui serviront en courses...
L'usine proposera trois modèles : la berline, le cabriolet et le break (ainsi qu'une ambulance), tous trois étant disponibles en version DS ou ID (bas de gamme), et avec les différents moteurs proposés en vingt ans de carrière.
Moteurs qui iront du 1911 cm3 de la Traction monté sur la DS19 jusqu'au 2347 cm3 de la DS23 injection. il existait également de nombreuses versions de coupés et cabriolets. En vingt ans de production, Citroën créera plus de 150 modèles de DS, que l'on peut encore découvrir mais dans leur version miniature.
Le design novateur de la DS, conçu par Flaminio Bertoni en étroite collaboration avec André Lefebvre, un ingénieur issu de l’aéronautique, est illustré à travers trois modèles : une DS 19 Berline, une DS 23Pallas, une DS 20 break.
-La nouvelle Citroën, extrait de Mythologies de Roland Barthes.
"Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. "
"Quant à la matière elle-même, il est sûr qu’elle soutient un goût de la légèreté, au sens magique. Il y a retour à un certain aérodynamisme, nouveau pourtant dans la mesure où il est moins massif, moins tranchant, plus étale que celui des premiers temps de cette mode. La vitesse s’exprime ici dans des signes moins agressifs, moins sportifs, comme si elle passait d’une forme héroïque à une forme classique. Cette spiritualisation se lit dans l’importance, le soin et la matière des surfaces vitrées. La Déesse est visiblement exaltation de la vitre, et la tôle n’y est qu’une base. Ici, les vitres ne sont pas fenêtres, ouvertures percées dans la coque obscure, elles sont grands pans d’air et de vide, ayant le bombage étalé et la brillance des bulles de savon, la minceur dure d’une substance plus entomologique que minérale (l’insigne Citroën, l’insigne fléché, est devenu d’ailleurs insigne ailé, comme si l’on passait maintenant d’un ordre de la propulsion à un ordre du mouvement, d’un ordre du moteur à un ordre de l’organisme)..."
"Il s’agit donc d’un art humanisé, et il se peut que la Déesse marque un changement dans la mythologie automobile. Jusqu’à présent, la voiture superlative tenait plutôt du bestiaire de la puissance; elle devient ici à la fois plus spirituelle et plus objective, et malgré certaines complaisances néomaniaques (comme le volant vide), la voici plus ménagère, mieux accordée à cette sublimation de l’ustensilité que l’on retrouve dans nos arts ménagers contemporains: le tableau de bord ressemble davantage à l’établi d’une cuisine moderne qu’à la centrale d’une usine: les minces volets de tôle mate, ondulée, les petits leviers à boule blanche, les voyants très simples, la discrétion même de la nickelerie, tout cela signifie une sorte de contrôle exercé sur le mouvement, conçu désormais comme confort plus que comme performance. On passe visiblement d’une alchimie de la vitesse à une gourmandise de la conduite.Il semble que le public ait admirablement deviné la nouveauté des thèmes qu’on lui propose: d’abord sensible au néologisme (toute une campagne de presse le tenait en alerte depuis des années), il s’efforce très vite de réintégrer une conduite d’adaptation et d’ustensilité (« Faut s’y habituer »). Dans les halls d’exposition, la voiture témoin est visitée avec une application intense, amoureuse: c’est la grande phase tactile de la découverte, le moment où le merveilleux visuel va subir l’assaut raisonnant du toucher (car le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, au contraire de la vue, qui est le plus magique): les tôles, les joints sont touchés, les rembourrages palpés, les sièges essayés, les portes caressées, les coussins pelotés; devant le volant, on mime la conduite avec tout le corps. L’objet est ici totalement prostitué, approprié: partie du ciel de Metropolis, la Déesse est en un quart d’heure médiatisée, accomplissant dans cet exorcisme, le mouvement même de la promotion petite-bourgeoise." La nouvelle Citroën, extrait de Mythologies de Roland Barthes.
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