jeudi 3 septembre 2009

laszlo moholy nagy

Né en 1895 à Bácsborsod en Hongrie, le hongrois Moholy-Nagy est un novateur et un pionnier de la photographie des années 20. Ce sont surtout ses photogrammes qui le font connaître : les premiers datent de 1922. Il devient le représentant de la photographie du Bauhaus notamment par la publication de "Peinture, Photographie, Film" en 1925, où il prend partie pour une franche démarcation entre les deux supports que sont la photographie et la peinture.
il a participé à la Première Guerre mondiale dans les rangs de l’armée austro-hongroise. Blessé, il réalise ses premiers dessins à l’hôpital, dans un style noir et oppressant proche de l’expressionnisme. En 1919, Moholy, marxiste engagé, participe au groupe MA (Aujourd’hui), mouvement d’avant-garde révolutionnaire qui publie à Vienne une revue du même nom. puis il émigre à Berlin où il fréquente les cercles d’avant-garde. En 1921, il rencontre Theo Van Doesburg qui publie dans De Stijl le Manifeste de l’art élémentariste que Moholy signe avec Raoul Hausmann, Hans Arp et Ivan Puni. En 1933, l’arrivée des nazis au pouvoir le contraint à émigrer pour la seconde fois, d’abord à Amsterdam où il travaille sur le film et la photo en couleurs, ensuite à Londres. Il expérimente de nouveaux matériaux et réalise des tableaux transparents sur rhodoïd et les perfore pour obtenir des effets d’ombres et de couleurs. En 1937, par l’entremise de Gropius, on lui propose la direction du New Bauhaus de Chicago. Mais l’école ferme dès 1938 et Moholy-Nagy fonde alors la School of Design. Après 1940, il réalise encore des sculptures en Plexiglas chauffé et déformé, qu’il intitule à nouveau Space Modulator . En 1944, il prend la nationalité américaine. Atteint de la leucémie, il écrit son dernier ouvrage théorique, Vision in Motion , synthèse de sa théorie de la perception, de son enseignement et de sa philosophie sociale. L’ouvrage paraîtra en 1947, un an après sa mort.
"1. L’art doit être productif . Dans un monde hautement industriel qui soumet l’individu à l’esclavage de la machine, l’art doit abandonner toute fonction de représentation (reproduction) pour, au contraire, produire de nouvelles structures, proposer de nouvelles expériences de perception et donc contribuer à l’éducation des individus afin qu’ils maîtrisent leur milieu. 2. L’œuvre d’art est le produit d’une expérience par laquelle l’artiste d’abord, le spectateur ensuite vont découvrir, parfois a posteriori, de nouvelles structures entre les éléments qui la constituent. Or la lumière qui rend visibles les éléments a un pouvoir structurant. Expérimenter de nouvelles structures signifie alors travailler sur la lumière. En conséquence, toute œuvre d’art est avant tout une modulation de lumière. Le lieu privilégié de cette expérimentation est bien sûr la photographie, en particulier le photogramme, image réalisée en laboratoire, sans appareil, par simple exposition d’objets placés directement sur le papier sensible. 3. L’artiste est un exécutant anonyme dont l’intervention est limitée au contrôle mental du processus de production, lequel peut être parfaitement automatisé" moholy nagy.

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